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RAPPORT MORAL 2025

Une situation internationale inédite

Que s’est-il passé depuis des dizaines d’années pour que les relations entre la France et les pays africains en soient arrivées à ce que nous constatons aujourd’hui ? Telle est la question que je poserai à l’ambassadeur Stéphane Groenberg en début de la seconde partie de notre réunion de ce soir. Pour le moment, restons sur la partie statutaire de notre assemblée générale.

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La coopération décentralisée repose sur des engagements de collectivités locales, d’élus locaux, d’acteurs associatifs locaux MAIS peut-on avancer en faisant abstraction des politiques des Etats des pays où s’exercent ces partenariats ?

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Ce que vit le jumelage entre Châteauroux et Bittou permet d’illustrer l’interdépendance des deux dimensions des relations internationales, le bilatéral entre Etats et le local avec la coopération décentralisée. Ce ne sont que des collectivités territoriales qui ont apporté en 2023 et 2024 une contribution aux actions que nous menons à Bittou : les villes de Châteauroux et du Poinçonnet et les conseils régional et départemental.

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Nous avons montré, Châteauroux et Bittou conjointement, que nous pouvions avancer dans notre solidarité active en 2024 :
- des actions décidées dans le plan de coopération 2022 – 2024 ont été menées à bien ;
- la célébration du 35 ième anniversaire de l’officialisation du jumelage a pu se dérouler ;
MAIS :

​- le programme 2024 des actions a dû être amputé de la réalisation de 2 forages faute du co-financement du ministère des affaires étrangères et de l’agence de l’eau Loire Bretagne ;
- le 35ème anniversaire a dû se dérouler en visioconférence, faute pour des délégations de pouvoir se déplacer, soit pour des raisons de sécurité, soit pour des raisons d’absence de délivrance de visa.

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Le non-respect de SA signature par le ministère des affaires étrangères a puni une partie de la population de Bittou qui n’a pas pu accéder à de l’eau potable à proximité de son habitat et ceci n’a pas pénalisé le gouvernement burkinabé. Les différentes démarches engagées auprès de parlementaires de la région via Centraider, celles que Châteauroux a engagées directement auprès du député Nicolas Forissier et des sénatrices Frédérique Gerbaud et Nadine Bellurot n’ont pas apporté de réponse, en dépit des interventions claires qui ont été effectuées par ces élus de notre département.

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La signature d’un jumelage engage des élus locaux. En 1989, Bittou n’avait pas d’élus, le préfet gérait les affaires communales et départementales. Il s’était entouré, avant l’officialisation du partenariat entre les 2 communes, d’un comité de jumelage composé de bénévoles locaux, dont plusieurs seront élus conseillers municipaux en 2000, lorsque Bittou sera érigé en commune de plein exercice. Le maire alors élu maintiendra l’existence du comité de jumelage qui sera l’interlocuteur privilégié de Châteauroux, à l’instar de la municipalité de Châteauroux qui a confié, par convention, l’animation de sa coopération au comité de jumelage, une nouvelle fois réuni ce soir en assemblée générale.

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Avec la dissolution des conseils municipaux en 2022, suite au coup d’Etat militaire, le préfet est redevenu en charge des affaires municipales. Il est entouré, au sein de la délégation spéciale qu’il préside, de chefs de services et de citoyens représentant des associations locales reconnues pour leurs engagements en matière de développement local. La première vice-présidente de cette délégation spéciale est d’ailleurs la présidente de l’association des femmes et membre du comité de jumelage depuis de très nombreuses années. Le comité de jumelage de Bittou reste l’interlocuteur principal de Châteauroux dans la conduite de notre partenariat. L’engagement citoyen reste donc essentiel à Bittou pour que se poursuivent les relations concrètes à travers les actions conduites.

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ET il convient de souligner fortement les propos du préfet, représentant donc le gouvernement burkinabé lors de la célébration du 35ème anniversaire, qui a valorisé le soutien de Châteauroux et souhaité la poursuite du partenariat entre les 2 collectivités. Le président Macron n’a pas entendu des mercis de la part des dirigeants des états du Sahel a-t-il déploré dans son discours aux ambassadeurs le 6 janvier ; à Châteauroux, nous avons entendu ceux, sincères, de Bittou. Par ailleurs, le ministère burkinabé de l’administration territoriale a procédé à un recensement des actions de coopération décentralisée sur l’ensemble du pays. Le président et le secrétaire du comité de Bittou ont répondu très rapidement au questionnaire du ministère en recensant les actions conduites sur les 5 dernières années. C’est un document qui donne de la consistance à notre partenariat. Vous trouverez ce document affiché : ce sont, en 5 ans donc, 223 495 € apportés par Châteauroux et une contribution de 29 528 € pour Bittou sur la même période.

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​Les témoignages collectés dans la vidéo préparée par Bittou pour le 35 ième anniversaire, témoignent de la réussite et de l’intérêt des actions conduites pour le développement de groupes locaux. Les différents porteurs de projets ont exprimé, outre leurs remerciements, leurs attentes pour une poursuite du soutien apporté.

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Que peuvent en entendre les dirigeants nationaux en France et au Burkina pour que se renouent des relations plus apaisées au plus haut niveau, puisque, au plus bas niveau, celui que nous animons, les relations sont franches, solidaires et décidées à se poursuivre pour peu que nous soyons soutenus à hauteur de ce que nous pouvons apporter à la solidarité internationale pour le développement et la paix.

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Châteauroux, le 24 janvier 2025

 

Le président,

Alain Dubost

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