Bilan positif de trois ans d'action
Entre 2016 et 2018, le programme de coopération entre Châteauroux et Bittou a concrétisé, avec succès, une série d'actions sur le thème de la sécurité alimentaire.

Dix actions ont été menées durant cette période, représentant une dépense globale de 103 631 € ( 28 830 € Ville de Châteauroux, 28 300 € Conseil régional Centre Val de Loire, 20 300 € Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, 4 311 € comité de jumelage de Châteauroux, 19 512 € Ville de Bittou et 1 846 € par les producteurs de Bittou).
L'action phare a été l'appuie au développement agricole par la production et l'utilisation de semences

améliorées. Trente agriculteurs y ont participé et travaillé sur des races hybrides issues de variétés locales anciennes et susceptible d'être resemées plusieurs années de suite. De nouvelles techniques leur ont également été apportées notamment l'utilisation de la fumure organique, limitant des intrants chimiques, permettant la fixation des sols lors de fortes pluies et limitant l'érosion des surfaces. Les producteurs ont bénéficié d'une formation et d'un accompagnement par le service burkinabé de certification des semences.
En tout, 160 hectares ont été cultivés sur trois ans de maïs, mil, sorgho, sésame, soja et niébé. Ils ont permis aux agriculteurs d'augmenter sensiblement leurs revenus.

Une autre dimension du programme a concerné la promotion de la culture maraîchère et la plantation des arbres. Deux lieux, à Bittou urbain et dans le village de Zinzin, ont été aménagés en espaces de production de divers essences d'arbres locaux (moringa, nyme, eucalyptus, arbres fruitiers...). Quatre pépiniéristes ont été formés. En parallèle, une centaine de femmes est maintenant engagée dans la production maraîchère, destinée à la consommation familiale, la vente sur le marché locale et la redistribution au centre hospitalier. Sur les deux sites, un forage profond a été réalisé pour l'arrosage et l'accès à l'eau de la population locale.


Le service environnement de la Ville et une association (ADEPAD) ont fortement sensibilisé à la replantation d’arbres (bois d’œuvre ou fruitiers) dans des concessions familiales et dans les espaces publics (mairie, écoles en particulier). A ce jour, près de 15 000 pieds de végétaux ont été plantés avec des taux de survie très différents (entre 40 et 70 %) selon l’arrosage dont ils ont pu bénéficier en période sèche.
Les deux comités ont également accompagné le lancement de l'association Nékré, créée pour assurer une activité de première transformation du riz récolté localement et sa commercialisation en les aidant à investir dans du matériel. En 2016, quatorze femmes, veuves, sans revenus avec enfants à charge, ont été retenues pour commencer cette action. Fin 2018, elles étaient dix-huit impliquées dans l’action. Elles ont bénéficié de différentes formations techniques sur la transformation du riz, sa commercialisation et sur la gestion d’activités génératrices de revenus. Selon les mois, elles retirent entre 6 900 et 9 500 FCFA de revenus (entre 10 et 14 €) ce qui leur permet de procéder à des achats pour leur alimentation de base et la scolarisation des enfants.

Le programme a également soutenu sur les trois années une action sociale centrée sur l'égalité des droits et la promotion des femmes. Grâce à différents outils de communication et d'animation, 4 500 personnes ont été sensibilisées aux droits civils, civiques, matrimoniaux... avec une participation quasi équivalente d'hommes et de femmes dans les différents secteurs urbains et ruraux de la commune.
Dès la première année, une dotation financière de 25 000 FCFA (environ 38 €) a été effectuée auprès de vingt femmes pour démarrer des activités génératrices de revenus, principalement dans le commerce. A ce jour, quatorze sont toujours accompagnées par le service et ont vu leur chiffre d'affaire évoluer très sensiblement.
Pour accompagner des élus, des services et des associations dans leur volonté de contribuer au développement de la commune, une formation a été mise en place pour outiller durablement ces acteurs sur le plan méthodologique et institutionnel. Dispensée par un organisme burkinabé très reconnu en la matière, elle s’est déroulée sur 6 jours et a touché 53 personnes. La dynamique créée lors de cette formation devrait être soutenue dans le temps par la création d’un poste d’agent de développement assuré par la commune de Bittou. Ce technicien aura aussi en charge la coordination des déchets sur la commune, priorité du maire.
Outre les deux forages implantés sur les pépinières et sites de production maraîchère, deux autres ont été réalisés, un en secteur urbain, un en secteur rural pour l’approvisionnement en eau potable des populations environnantes. L’ensemble de ces forages bénéficie d’un comité de gestion qui assure la vente de l’eau et l’entretien du forage avec l’argent ainsi collecté.

Aujourd'hui, arrivé au bout de ce plan triennal, les deux comités de jumelage se sont penchés sur une nouvelle séries d'actions à conduire sur la période 2019-2021.
Les villes de Châteauroux et de Bittou ont élaboré conjointement un programme dans le cadre de l’appel à projets du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères avec thème central la poursuite du soutien à la sécurité alimentaire et l’hygiène publique. Après l’accent mis sur les cultures de plein champ, l’action va se concentrer sur le maraîchage comme moyen de diversification de l’alimentation familiale et l’amélioration des ressources financières des femmes impliquées dans ce type de culture.